Amy Goldstein, Managing Director, International Cash and Liquidity Management Sales, nous parle des avantages de centraliser votre trésorerie en USD aux États-Unis. Une solution particulièrement attrayante en raison du statut de l’USD, véritable monnaie d'échange internationale, et du volume élevé de liquidités impliqué.
Depuis quelques années, la centralisation est un thème récurrent en matière de trésorerie d'entreprise. En effet, si de nombreuses entreprises gèrent avec succès des centres régionaux pour respecter les particularités de certaines zones géographiques, nous observons une tendance grandissante à la centralisation organisée par devise. Les trésoriers ont créé des structures de comptes destinées à centraliser les soldes critiques par devise sur le ‘marché domestique’ de la devise en question. Les avantages s'appliquent donc à chaque devise. Cependant, l’idée de centraliser le tout en USD aux États-Unis est intéressante en raison de l’usage largement étendu de l’USD en tant que monnaie d'échange internationale et du volume élevé de liquidités impliqué.
Selon les estimations du cabinet d’études Capital Economics établies en début d'année, les entreprises américaines détiennent 2,5 trillions de dollars à l'étranger, soit une augmentation de près de 20 % au cours de ces deux dernières années et l'équivalent de quelque 14 % du PIB. En outre, les entreprises dont le siège social est fixé en dehors des États-Unis, en particulier en Asie, en Afrique et en Amérique latine, libellent et règlent fréquemment leurs transactions en USD. Vu l'ampleur des soldes débiteurs et créditeurs concernés et l'omniprésence de la devise dans le commerce mondial, l'usage optimal de l'USD est crucial pour l'ensemble des entreprises actives à l'international. D'autres devises importantes telles que l'EUR, la GBP et le JPY peuvent également s’avérer intéressantes, selon le volume des soldes et la nature du business model de l'entreprise.
Pourquoi centraliser ?
Il existe une multitude de raisons pour lesquelles des entreprises peuvent envisager de centraliser leurs soldes d'USD (ou de tout autre devise) sur le marché domestique de la devise en question.
- Gestion des liquidités
Voyons d'abord les entreprises dont le siège central est établi aux États-Unis. De nombreuses grandes entreprises possèdent des centres de trésorerie régionaux pour la gestion des liquidités alors d’autres activités comme le financement du groupe, la gestion des taux de change, les investissements, etc. sont pris en charge par le siège central. De ce fait, la centralisation des USD aux États-Unis peut présenter des atouts de taille : elle permet de garder les cash pools en USD et les soldes résiduels à portée de main et dans le même fuseau horaire, tout en profitant d'heures de clôture ultérieures pour respecter les délais de placement. Pour les entreprises établies en dehors des États-Unis, la centralisation des USD présente des avantages en matière d'efficacité des paiements et des placements. - Placements
Lorsque les liquidités sont centralisées, les possibilités de placement sont plus vastes sur le marché domestique de la devise. Cela permet aux trésoriers de concilier risques et objectifs d'investissement, tout en générant potentiellement de la valeur. Dans le même temps, les trésoriers peuvent gérer le risque de contrepartie avec davantage de précision en ayant une vue et un contrôle sur leurs expositions. - Efficacité en matière de paiement et d'encaissement
La centralisation permet aussi de réduire les coûts inhérents aux paiements et encaissements internationaux, en fonction de la chaîne d'approvisionnement de l'entreprise, de la clientèle et de l'emplacement géographique des fournisseurs. En général, les flux internationaux sont plus coûteux et leur traitement est plus long. Comme la date valeur est parfois impossible à prévoir, certaines entreprises doivent disposer d'une réserve de liquidités ou de lignes de crédit journalières supérieures à leurs besoins. La réconciliation des flux de clients entrants peut également nécessiter davantage de temps et de travail, vu que certaines données font souvent défaut ou sont erronées dans le processus de paiement international. En revanche, la centralisation d'une devise sur son marché domestique peut réduire le nombre de paiements et d'encaissements internationaux, ce qui permet aux entreprises d'exploiter des systèmes de clearing locaux et ainsi de réduire leurs coûts, d'optimiser leur réconciliation et de gagner en efficacité.
Mieux gérer la pression
Étant donné la pression exercée sur les trésoriers afin de ‘faire plus avec moins’, la centralisation des fonds sur la base d'une devise peut s'avérer intéressante. En outre, les avantages de cette solution ne se limitent pas à la trésorerie même, aux liquidités et aux placements. Les trésoriers peuvent par exemple être confrontés à une série de risques et défis réglementaires. La gestion des conséquences d'une telle situation peut s'avérer très contraignante pour la trésorerie d'une entreprise et générer un risque pour la continuité de l'activité. Conserver ses devises à proximité à moindres coûts tout en bénéficiant d'un accès au marché domestique assure aux entreprises la meilleure position pour faire face aux événements du marché. Par ailleurs, les exigences KYC (Know Your Customer – Identification et connaissance de la clientèle) peuvent également être complexes et onéreuses, notamment en raison des différences entre les banques et les marchés. Dès lors, la centralisation des devises dans un seul et même endroit géographique et, partant, la simplification des structures de comptes peuvent alléger le fardeau de la conformité.
Reste cependant à comprendre pourquoi les trésoriers n'ont pas eu recours plus tôt à la centralisation. Une des raisons en est peut-être que cette opportunité n'a pas toujours été claire. En Europe par exemple, alors que l'euro, la monnaie unique, existe depuis 1999, la zone euro comprenait en réalité de nombreux marchés domestiques employant la même devise jusqu'à l'instauration de SEPA (Single Euro Payments Area - zone unique de paiement en euros). De ce fait, il existait souvent des barrières réglementaires à la centralisation ou du moins on le percevait comme tel. Depuis que les instruments de paiement SEPA ont remplacé la plupart des types de paiement nationaux, dans un cadre légal harmonisé, davantage d'entreprises actives dans plusieurs pays de la zone euro centralisent à présent leurs devises en un seul et même endroit. Bien que certains instruments de paiement nationaux demeurent et que les systèmes de clearing dans chaque pays européen présentent des caractéristiques différentes telles que les délais de clôture et de règlement, ils ne devraient pas inciter les trésoriers à opter pour la fragmentation.
Bon nombre d'entreprises américaines pensent que la centralisation aux E-U de fonds d’entités off shore a des conséquences fiscales. En l'occurrence, deux éléments doivent être pris en considération : le regroupement de fonds et l'ouverture de comptes non-résidents sur une base individuelle. Le regroupement de fonds entre entités établies dans différentes juridictions a un impact fiscal. Il importe de vérifier de quoi il s’agit : conventions en de double imposition, thin capitalisation ou autres. L'ouverture de comptes non-résidents américains sur une base individuelle est moins claire et sujette à interprétation. Il y a des précédents dans les deux cas. Il importe toujours d'obtenir l'avis d'un fiscaliste indépendant lorsque l'on envisage ces options.
Chaque pays étant soumis à ses propres réglementations fiscales, il n'est pas aisé de dupliquer un modèle de centralisation propre à une devise. Par conséquent, les trésoriers sont tenus d'impliquer les services fiscaux et légaux ainsi que leurs banques et autres tiers pour comprendre les opportunités et les bénéfices de chaque scénario. Cela englobe l'analyse des flux monétaires et de la gestion des expositions, en ce compris les instruments de paiement et d'encaissement utilisés, les produits de financement et de placement en place ainsi que les coûts applicables. Pourront ensuite être explorées les différentes opportunités du marché domestique, y compris la recherche des meilleurs instruments de paiement, de financement et de placement ainsi que tous les avantages en matière de coûts, de liquidités et de risques. Cela implique aussi une analyse des endroits où se trouvent les clients et fournisseurs ainsi que leur impact potentiel.
Préparer l’avenir
Les trésoriers doivent anticiper l’avenir et se préparer à vivre des événements ‘disruptifs’. Ceux qui, dans leur planification, réduisent les risques dans les devises clés et maintiennent des structures de trésorerie et des systèmes bancaires flexibles et centralisés ont le plus de chance de sortir leur épingle du jeu. En tout temps, durant les bons comme durant les mauvais moments, il est essentiel de garder une vue et un contrôle optimal. Centralisation sa trésorerie sur le marché domestique de la devise en question peut vous aider à y parvenir. Il convient de prendre en compte de nombreux aspects, d’analyser toute la chaîne d'approvisionnement du début à la fin et de vérifier quelles banques et quels prestataires de services peuvent vous apporter des conseils et expertise. Investir dans ce processus présente des avantages considérables, d’augmenter la valeur ajoutée que peut apporter la trésorerie à l'entreprise et de parvenir à une meilleur gestion des risques et des coûts.
(Source : BNP Paribas Cash Management)
10.06.2024
La facturation électronique entre entreprises désormais obligatoire
Le projet de loi qui veut introduire cette obligation dans notre pays est actuellement en discussion au parlement fédéral. Après l’approbation du projet, la « facturation électronique B2B » sera obligatoire dès le 1er janvier 2026. Nos experts expliquent pourquoi la Belgique veut introduire ces nouvelles règles, quelles sont les conséquences pour votre entreprise et comment nous pouvons encore mieux vous accompagner.
« Il s’agit d’une réglementation européenne qui sera transposée au niveau belge dès le 1er janvier 2026, explique Emmanuel Bairiot, Responsable Produit chez BNP Paribas Fortis. Elle concerne tout assujetti à la TVA dans le cadre de relations commerciales, soit le B2B, au niveau national. Cela concernera également les relations commerciales au-delà de nos frontières à l’horizon 2028-2030 : la transmission de facture sera harmonisée au niveau européen, aves les mêmes règles d’envoi, de réception et de contenu d’information. »
« Cette régulation européenne vise notamment à limiter la fraude fiscale, complète Emmanuel Bairiot. De plus, les factures électroniques contiennent des données structurées très riches en informations pertinentes. C’est utile au niveau de la politique économique des États membres, qui peuvent ainsi prendre le pouls du tissu entrepreneurial du pays et savoir comment s’adapter et fournir des aides. Cela peut également aider les entreprises dans leur cycle « order to cash », car ce processus dématérialisé est entièrement automatisé, ce qui permet aux entreprises de gagner en efficacité et de réduire le temps entre les différentes étapes comme l’envoi, la réception, l’encaissement... »
Pas une révolution mais une évolution
« La nouvelle réglementation n'est pas tant une révolution qu'une évolution, complète Frédéric Fontaine, Head of Transaction Banking chez BNP Paribas Fortis. Ce changement réglementaire sera facilité par les solutions comptables, les softwares, par les sociétés assurant l’émission de factures électroniques.
En tant que banque et société de factoring, nous nous devons d’être présents. Dès 2026, tous les assujettis à la TVA seront interconnectés de manière digitale pour l’envoi et la réception de leurs factures. La banque doit se glisser dans ce canal pour aider nos entreprises à payer et à être payées, et aussi financer des factures sortantes si nécessaire via le factoring. Cela fait partie de notre ADN digital. Nous guiderons nos clients et clientes depuis la création et tout au long du développement et de la croissance de ce processus. Nous serons présents. »
Quel impact pour les entreprises ?
« L’e-invoicing sera obligatoire à très court terme, souligne Emmanuel Bairiot. 2026, c’est demain. Nous recommandons à nos clients professionnels de se mettre en contact avec leur fournisseur de service de facturation, afin de voir comment ils abordent ce changement au niveau du logiciel de facturation. Sera-t-il conforme aux nouvelles règles ? En tant que client, dois-je faire quelque chose en plus ? »
« Il faut anticiper, poursuit-il. Les logiciels sont en train de s’adapter, donc les choses devraient se passer assez naturellement. Mais nos clients peuvent aussi se poser la question pour leurs relations commerciales hors frontières, à moyen terme. C’est aussi l’occasion de réfléchir à son propre processus de facturation. Faut-il réorganiser certains aspects ? »
Prêts à encore mieux vous accompagner
« En tant que banque numéro 1, nous sommes toujours au fait des évolutions, se réjouit Emmanuel Bairiot. Notre ambition est d’être de plus en plus performants digitalement et d’offrir des services à portée de main à nos clients et clientes, par exemple avec des outils tels qu’Easy Banking Business. En termes stratégiques, il est donc normal que nous nous intéressions à l’e-invoicing. De plus, nous bénéficions de l’expertise du Groupe, de sa vision sur l’invoicing au niveau international. Nous pourrons donc profiter de la position du Groupe et de notre expérience dans les canaux digitaux pour accompagner notre clientèle. »
En savoir plus ?
Écoutez l’épisode sur la facturation électronique B2B.
31.05.2021
Optimisez votre besoin en fonds de roulement grâce au factoring
Comment préserver la santé de votre fonds de roulement et faire preuve de la flexibilité financière requise ? Le factoring vous aide à financer vos besoins de liquidités de manière rapide et adaptée.
Conserver suffisamment de liquidités est essentiel pour financer votre besoins en fonds de roulement et assurer le bon fonctionnement de votre entreprise en toutes circonstances. Et c’est précisément ce qu’offre le factoring.Il s’agit d’une solution structurelle visant à optimiser votre besoin en fonds de roulement. En une demi-heure, la vidéo ci-dessous vous montre tout ce qu’il faut savoir sur le factoring.
Une solution sur mesure
En échange de la cession de vos factures à une société de factoring externe, vous pouvez compter sur un financement rapide et flexible, la perception de vos factures est suivie et vous vous protégez contre une faillite éventuelle de vos clients. Chaque solution de factoring est conçue sur mesure afin de répondre parfaitement aux besoins de votre entreprise. Le factoring convient également aux entreprises actives à l’échelle internationale. En Belgique, une entreprise sur six sous-traite actuellement sa facturation à une société de factoring externe, et l'on observe une tendance similaire dans d'autres pays européens.
Comment fonctionne le factoring ? De quelle manière cela vous facilite-t-il la vie ? Comment les prix sont-ils fixés ? Benoît Mélot, Area Manager Wallonie, et Stéphanie Liesens, Head of Sales South BNP Paribas Fortis Factor, répondent à ces questions dans la vidéo ci-dessus. Deux clients partagent également leur expérience.
09.05.2019
Qui se cache derrière le rôle du COO ?
Élément clé du bon fonctionnement d’une entreprise, le Chief Operating Officer voit sa position prendre encore plus d’ampleur, notamment grâce à un contexte technologique qui renforce son poids stratégique…
Dans la C-suite, on demande le Chief Operating Officer (COO), aussi connu sous le titre de Directeur général, Directeur de l’exploitation ou encore Directeur des opérations. Si celui-ci se trouve généralement aux commandes des activités, sa mission peut varier en fonction d’un certain nombre de facteurs : la taille de l’organisation, le champ laissé par le CEO ou encore le degré d’éclatement des tâches opérationnelles. Mais une chose semble sûre : la place du COO devient de plus en plus importante au sein de l’entreprise, notamment du fait d’un environnement plus que jamais complexe et imbriqué.
Au centre des opérations
Souvent doté d’une large expérience de terrain, c’est au COO que revient la lourde tâche de mettre en œuvre la stratégie globale de l’organisation et d’atteindre les objectifs fixés. Autrement dit ? Traduire la vision du CEO en actions et en activités concrètes. Il est donc en charge du bon déroulement des opérations quotidiennes et veille à ce que toutes les équipes puissent donner la pleine mesure de leur potentiel. C’est aussi au COO que doivent la plupart du temps rapporter les managers des différents départements. Une tâche qui lui confère une vision à 360 degrés de la structure…
Une fonction transversale
Le COO est certainement l’un des dirigeants qui disposent de la vue la plus large de toutes les dimensions de l’entreprise. Il est celui qui est en contact avec le plus grand nombre de parties prenantes, qu’elles soient internes ou externes : clients, fournisseurs, partenaires, etc. Dans son day-to-day, il communique régulièrement avec toutes les équipes de travail, participe à leur structuration et à la mise en place de leurs modes de fonctionnement. Un rôle qui exige de lui d’excellentes compétences de manager, capable à la fois de gérer, d’inspirer et de guider les ressources, notamment dans leurs processus de transformation.
Efficience et efficacité
L’une de ses missions premières consiste à mettre en place des processus opérationnels efficaces et efficients ainsi qu’à s’assurer qu’ils continuent de fonctionner : que ces modus operandi soient administratifs, financiers, commerciaux, etc. Pour mener à bien son rôle, le COO est donc en contact permanent avec le « terrain » afin d’évaluer les méthodes de travail, les uniformiser ou encore les perfectionner. Sans oublier son regard sur la relation client. Ce n’est pas un hasard si le COO doit être doté d’une grande capacité d’observation et de compréhension rapide ainsi que de la disponibilité suffisante pour prendre le temps d’analyser les situations. Sans rien laisser au hasard. Une recherche constante de l’efficience représente sans aucun doute un challenge important pour s’assurer que l’entreprise reste performante.
Un « solutionneur » (entre autres)
Autre cheval de bataille du COO ? Celui de résoudre les problèmes qui surgissent au quotidien. Un défi qui met à l’épreuve son expertise et sa connaissance de tous les rouages de l’entreprise. S’il doit faire preuve d’organisation et d’efficacité, le COO est avant tout un décideur, capable de trancher et d’imposer une vision sur des sujets parfois très divers. Dans son registre de qualités, l’on retrouve invariablement le don de faire des choix dans l’urgence et dans des situations inhabituelles, souvent sans filet. Autres compétences de ce profil polyvalent ? Son habileté à prioriser les tâches et à déléguer les chantiers (souvent une fois sur les rails).
Le futur ?
Dans un monde en pleine mutation, les entreprises doivent évoluer en permanence. Dans ce contexte, l’un des facteurs de succès est la capacité d’adaptation de son groupe de dirigeants. Parmi eux, le COO doit trouver ses « nouvelles » marques. Au-delà des aspects opérationnels, sa mission prend de plus en plus une dimension stratégique susceptible de délivrer plus de « valeur » !
En route vers l’entreprise intelligente…
Toujours en quête de l’efficacité maximale pour l’organisation, il doit impérativement se saisir des technologies pour en devenir un ambassadeur : pour améliorer le fonctionnement interne de l’entreprise, faciliter la collaboration entre humains et machines, mais aussi transformer la relation et l’expérience client. Il ne suffit donc pas de numériser « l’existant », il faut pouvoir imaginer et mettre en œuvre de nouveaux processus, plus rapides, plus connectés et davantage centrés sur des consommateurs de plus en plus exigeants.
Un défi ?
Oui, majeur ! Mais innover ne suffit généralement pas, encore faut-il maîtriser le changement pour continuer à répondre aux problèmes, maintenir le climat de confiance interne, insuffler un état d’esprit tourné vers le digital et poursuivre les objectifs stratégiques.
26.10.2018
Comment obtenir automatiquement le meilleur taux de change ?
Les entreprises qui gèrent plusieurs devises n’ont guère envie de prendre des risques avec les taux de change et de s’embarrasser de tracasseries administratives. La banque a élaboré une solution en coulisses : le service « embedded FX ».
Embedded FX ? Ne vous cassez pas la tête à essayer de retenir ce nom, car le système fonctionne de manière entièrement automatique, sans même que vous ayez à y penser. Non, FX n’est pas le nom des derniers effets spéciaux utilisés à Hollywood, c’est tout simplement l’abréviation de Foreign Exchange, aussi parfois appelé Cross Currency. Vous y serez certainement confronté si vous effectuez des paiements internationaux. Ces derniers ne sont pas toujours réalisés dans la devise du compte de débit (ce que l’on appelle les « mono-currency payments », les paiements mono-devises). Il arrive que la devise du paiement du compte à débiter diffère de celle du compte à créditer. Ce sont les paiements FX. Une opération de change se produit durant les paiements : une devise est vendue et une autre est achetée sans que vous ayez à intervenir.
Les volumes sur le marché FX sont peut-être légèrement supérieurs à ce que vous croyez. En réalité, ils sont gigantesques ! Chaque jour, on y échange plus de 5 billions de dollars ! Ce qui équivaut à 5.000 milliards de dollars, soit plus que le marché mondial des actions… en une seule journée. Le marché FX tourne jour et nuit et ne ferme que le week-end, du vendredi 22h au dimanche 22h.
Wim Grosemans (Head of Product Management Payments and Receivables du BNP Paribas Cash Management Competence Center) :
« Sur ce marché FX, les banques jouent en quelque sorte le rôle d’un grossiste : elles achètent et vendent des devises sur le marché international pour ensuite les revendre à leurs clients avec une marge. BNP Paribas est un des plus grands acteurs, elle se trouve dans le top au niveau mondial. Il n’existe pas un taux de marché officiel pour ce marché de gré à gré (OTC ou over-the-counter). Chaque banque détermine le taux auquel elle veut acheter ou vendre des devises. Un taux du marché officieux peut être obtenu dans des publications de certaines institutions publiques (comme la Banque Centrale Européenne) et des organisations privées (Reuters, Bloomberg…). Celles-ci se basent sur le taux moyen proposé par un certain nombre de grandes banques. »
Le taux est toujours fixé par paire de devises (currency pair), par exemple, l’euro contre le dollar américain : EUR/USD = 1,1119. C’est la paire la plus échangée, elle représente en effet 25 % des transactions quotidiennes. En deuxième position, on trouve la paire dollar américain - yen japonais (USD/JPY), avec 18 %. La paire livre sterling - dollar américain (GBP/USD) arrive troisième avec 9 %.
Alwin Vande Loock (Product Marketing Manager Payments and Receivables du BNP Paribas Cash Management Competence Center) :
« En ce qui concerne les taux, les banques offrent différentes options. Le taux peut être un live market rate, un taux de marché mis à jour en continu. Le taux de change de l'euro contre le dollar américain est ajusté, par exemple, plus de 50 fois par seconde. Une autre option peut être un taux quotidien. Dans ce cas, un taux sera applicable durant une période déterminée. »
De nombreuses entreprises ne savent pas où donner de la tête avec toute cette problématique de taux de change. Trop complexe, trop coûteux en termes d'administration et des risques de change trop importants. Pour ces clients, les banques ont une solution : l’embedded FX.
Wim Grosemans (Head of Product Management Payments and Receivables du BNP Paribas Cash Management Competence Center) :
« Lorsque vous effectuez un paiement dans une devise dans laquelle vous ne possédez pas de compte, la banque va collecter immédiatement un taux concurrentiel chez les collègues dans la salle des marchés de la division Global Markets. Normalement, le taux est confirmé dans l’heure qui suit le paiement envoyé par le client. À moins qu'il ne s’agisse de montants importants, l’ensemble du processus se déroule de manière automatique. L’informatique est nettement plus performante qu’il y a quelques années, de sorte que la banque est moins vulnérable à la volatilité des marchés et elle peut offrir un taux concurrentiel à ses clients. Embedded FX est une alternative efficace et simple pour ceux qui ne souhaitent pas ouvrir des comptes dans des devises différentes, avec tous les risques de change que cela comporte. Pour le client, peu importe la devise qu’il utilise : son expérience ne s’en ressentira pas. Et il peut dormir tranquille, il sait qu’il obtiendra d’office un taux compétitif. »