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14.03.2019

RSE : deux entreprises belges parmi les plus « durables » de la planète

Quelles sont les entreprises les plus performantes en matière de responsabilité sociétale (RSE) ? En d’autres termes, quelle sont celles qui prennent en compte, sur base volontaire, les enjeux environnementaux, sociaux et éthiques dans leurs activités ? Une partie de la réponse se trouve dans le « Global 100 ». Un classement qui souligne aussi que « développement durable » rime plus que jamais avec performance financière et longévité. Retour sur les résultats de cette « liste verte »…

Tous les ans, à l’occasion du Forum économique de Davos, Corporate Knights, le magazine du « clean capitalism », publie une liste des 100 entreprises les plus durables de la planète. Cette société canadienne, à la fois média financier axé sur le développement durable et centre de recherche, a analysé les performances de près de 7.500 sociétés, issues de 21 pays et de tous les secteurs, dont les revenus annuels sont supérieurs à 1 milliard de dollars…

Quels critères ?

Pour la quinzième édition de son « Global 100 », Corporate Knights — avec l’appui de Thomson Reuters Datastream — a passé en revue de nombreux paramètres pour identifier la centaine d’élus. La méthodologie, qui repose sur 21 indicateurs-clés, reprend à la fois des informations liées au management, aux ressources humaines, aux aspects financiers, sans oublier la gestion de la performance des fournisseurs. Parmi ces indicateurs, on retrouve, entre autres, les résultats obtenus en matière de réduction d’émissions CO2, mais également de déchets, tout comme les efforts menés pour renforcer la diversité femmes-hommes au sein des postes de dirigeant. Enfin, le média a analysé les revenus issus de « produits propres » et la durabilité globale des entreprises…

Que réserve le classement 2019 ?

Cette année, c’est une entreprise danoise qui remporte la palme, Chr. Hansen Holding, active dans le secteur des biosciences. 80 % des revenus de cette société sont issus du développement de solutions naturelles pour la conservation d’aliments, tels que le yogourt ou le lait, mais aussi de la protection des cultures par l’utilisation de bactéries naturelles au lieu de pesticides. Ce fleuron danois, dont 30 % du board est composé de femmes, figurait à la 66e place en 2018. Un classement 2018 qui voyait la France accéder au premier rang, grâce aux performances de Dassault Systemes, filiale du groupe Dassault, premier éditeur de logiciel français et second européen derrière l’Allemand SAP.

À la deuxième du « Global 100 » 2019, on retrouve une autre société française : Kering SA. Ce groupe est davantage connu pour ses maisons de couture, comme Gucci, Yves Saint Laurent et Alexander McQueen. Les raisons de son second rang ? Principalement, ses filières d’achats, dont 40 % sont effectués auprès de sources durables certifiées. Mais aussi la diversité de son conseil d’administration, dont 60 % sont des femmes, loin devant la moyenne observée de 20 %...

Pour compléter le podium 2019, le second de l’année précédente, Neste Corporation, occupe la troisième place. Entreprise de raffinage et de commercialisation de pétrole, ce sont ses efforts en matière de biocarburants renouvelables qui ont été récompensés. La société finlandaise, qui a changé son fusil d’épaule ces dernières années pour aller vers une démarche plus durable, a vu sa cotation boursière décoller en parallèle… Signe que RSE et performances financières ne sont pas incompatibles, bien au contraire. D’ailleurs, pour attester cette corrélation, Corporate Knights a comparé une série de paramètres avec ceux de structures présentes dans l’index MSCI All Country.

Et la Belgique dans le « Global 100 » ?

On retrouve deux entreprises nationales dans le classement. Umicore est dans les dix premiers, puisque le spécialiste de la production de métaux occupe la septième place. De son côté, UCB apparaît au 79e rang. Soulignons aussi que ces deux groupes belges étaient déjà présents dans le palmarès de 2018, à la 95e place pour Umicore et à la quatrième place pour le fleuron biopharmaceutique.

Umicore est un habitué du classement, puisque déjà en 2013, le producteur de zinc, de métaux précieux ou encore de catalyseurs, cotée sur Euronext, se retrouvait en tête du « Global 100 ». L’entreprise, dont les origines remontent au début du 19e siècle du côté de Verviers, a fait du développement durable l’un de ses enjeux stratégiques, tant par le biais d’innovations technologiques de pointe que par d’importants investissements « propres », par exemple en matière de recyclage de métaux précieux et non ferreux dans des flux de déchets complexes. L’entreprise, dont le siège est situé à Bruxelles, a ainsi mené des efforts pour réduire ses émissions de CO2 et accroître sa productivité énergétique.

UCB, de son côté, est une entreprise spécialisée dans la recherche et le développement de médicaments et solutions thérapeutiques innovantes pour des patients atteints de maladies du système immunitaire ou du système nerveux central. La société, basée à Bruxelles, a également fait de son impact sociétal et environnemental l’un de ses chevaux de bataille, notamment à travers ses investissements, mais également par ses relations avec ses partenaires, les professionnels de la santé et les patients. Entre autres, en mettant l’accent sur le renforcement de l’accès à la santé des personnes, de tous les âges, pays et revenus. L’attention de l’entreprise est également portée sur une utilisation intelligente des ressources naturelles et humaines, par exemple, avec une nouvelle approche « packaging » plus verte.

À l’année prochaine pour un nouveau « Global 100 »…

Comment transformer les contraintes de la transition énergétique en opportunité stratégique ? « Avec rigueur et pragmatisme », nous explique notre partenaire Climact.

«Nous accompagnons et conseillons les entreprises pour qu’elles deviennent plus matures sur les enjeux liés au réchauffement climatique. Et ça implique d’aborder un certain nombre d’obligations, comme le reporting sur la durabilité exigé par la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) », explique Jerome Meessen, Associate Partner chez Climact. « Nous veillons à ce qu’elles retirent une vraie valeur ajoutée de cet exercice, les plus tangibles étant une réduction de leurs dépenses énergétiques ou une meilleure résilience de leurs fournisseurs et clients vis-à-vis de la transition climatique. Et nous le faisons à la fois avec rigueur et pragmatisme. Rigueur, car nous nous basons sur des chiffres et utilisons des méthodes reconnues, comme le Greenhouse Gas Protocol pour le calcul de l’empreinte carbone, sans tomber dans les pièges du greenwashing. Et pragmatisme, parce que nous nous adaptons toujours à la réalité de l’entreprise. »

Un parcours en 5 étapes

Mais concrètement, comment Climact accompagne-t-il les entreprises et organisations publiques ?

Jerome Meessen : « Nous les aidons tout d’abord à bien comprendre les enjeux du changement climatique auxquelles elles sont ou vont être confrontées. Nous le faisons en dressant une cartographie des opportunités et des risques, par exemple celui d’inondation d’un site de production ou les conséquences d’un prix carbone élevé. Nous établissons dans la foulée le diagnostic de leur incidence actuelle, c’est-à-dire le bilan carbone de leurs activités. Nous passons ensuite à l’étape de la vision future, en fixant avec elles des objectifs de durabilité, en nous référant lorsque c’est pertinent aux standards internationaux des Science Based Targets. Puis nous les aidons à mettre sur pied un plan de transition bien concret et à l’appliquer sur le terrain, par exemple en leur permettant de définir le contenu et les détails d’un contrat d’achat d’énergie verte. Et enfin, nous les accompagnons pour communiquer sur leur engagement, et ce notamment en nous alignant avec les exigences de la CSRD. »

La CSRD, charge administrative ou opportunité stratégique ?

Entrée en vigueur cette année, la CSRD et ses impératifs de reporting sont un passage obligé pour de nombreuses entreprises. « L’ambition de la directive est de donner un maximum de transparence sur l’état de la transition durable des entreprises », précise Jerome Meessen. « Le reporting porte sur des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Ce tableau permet aussi aux acteurs extérieurs, en particulier ceux qui vont financer l’entreprise, d’avoir une vue objective du chemin accompli, de l’ambition climatique et de l’exposition aux risques du changement climatique.

« Cet exercice de reporting est une charge administrative significative pour les entreprises », enchaîne Jérémy Robinet, qui coordonne le partenariat avec BNP Paribas Fortis. « Il faut respecter une méthodologie et des standards précis, remplir des formulaires, fournir des indicateurs… Mais c’est aussi l’occasion d’élaborer une stratégie solide et fondée de transition qui sera bénéfique pour l’entreprise, y compris en termes de réputation. Grâce à notre accompagnement, les entreprises gagnent du temps. Elles ont la certitude que leur reporting respecte les contraintes réglementaires, et elles donnent de la valeur et du sens à leur démarche ESG. »

Climact, partenaire de BNP Paribas Fortis

Climact est l’un des partenaires sélectionnés par BNP Paribas Fortis pour accompagner ses entreprises clientes au-delà des seuls enjeux financiers. « A l’initiative du Relationship Manager de la banque, nous rencontrons les entreprises qui souhaitent avancer sur leur transition énergétique et durable, plus spécifiquement pour leur stratégie de décarbonation et pour dresser leur bilan carbone», explique Jérémy Robinet.

Gilles Roumain, Sustainibility Program Officer chez BNP Paribas Fortis et responsable du partenariat avec Climact : « La collaboration avec Climact nous permet d’apporter des solutions à nos clients pour les accompagner dans la décarbonation de leurs activités, mais aussi d’améliorer notre expertise pour ces questions de la décarbonation. Et en leur proposant cet accompagnement, c’est aussi notre propre empreinte carbone que nous réduisons. »

« Les entreprises que la banque met en contact avec nous viennent de tous les secteurs », poursuit Jérémy Robinet. « Elles présentent une certaine envergure, avec par exemple un chiffre d’affaires d’au moins 25 millions ou une supply chain complexe. Ce partenariat a déjà débouché sur une quinzaine de collaborations, dont celle avec le fabricant de portes de garage RE Panels.

Nous les avons dans un premier temps accompagnés pour établir un bilan carbone conforme aux obligations européennes de la CSRD.  La direction a ensuite vu un intérêt stratégique dans ce travail et nous a demandé d’effectuer d’autres analyses plus spécifiques, par produit et site de production. Cet exercice leur a permis d’identifier des best practices. RE Panels  a apprécié notre approche. Pour chaque objectif d’amélioration de l’empreinte carbone, nous avons chiffré le coût, le gain et le montant de l’investissement. Ils ont aussi salué la rigueur de l’alignement sur les standards internationaux, un élément essentiel pour éviter de tomber dans les travers du greenwashing. »

Un abonnement pour fidéliser sa clientèle, se réinventer en période de crise et acheter mieux : Emna Everard a vu juste pour lancer et pérenniser sa start-up bruxelloise.

Née dans une famille de médecins spécialisés en diététique, Emna Everard sait ce que signifie manger sainement. « À 12 ans, je décryptais déjà les étiquettes des emballages. Mon rêve était de réussir à ouvrir, un jour, un supermarché où on pourrait faire ses courses les yeux fermés » se souvient-elle. 

Et puisqu'Emna Everard a l'entrepreneuriat dans le sang, c'est ce qu'elle a fait. En 2016, un peu avant la fin de ses études supérieures, elle lance le supermarché en ligne « le plus sain du marché » : Kazidomi. Ses exigences sont élevées, tant en matière de composition que de goût. Car Kazidomi trie ses produits sur le volet, permettant à sa clientèle d’acheter en toute confiance des produits sains, majoritairement bio et tournés vers le végétal.

Le programme de fidélisation

Six mois après son lancement, la croissance de Kazidomi s’accélère grâce au lancement de son programme de fidélité. Un abonnement à 59 euros qui offre des réductions de 20 à 50% sur l'ensemble des produits alimentaires, cosmétiques ou d'entretien disponibles en ligne. Rentabilisation et économies garanties.

S’en suit une première levée de fonds de 50.000 euros en 2017. Kazidomi grandit, étend la taille de son stock et développe son marketing. Emna Everard engage ses deux premiers collaborateurs. Le chiffre d’affaires augmente vite et explose littéralement pendant la crise du Covid. « Les consommateurs avaient soudain le temps de réfléchir à leur santé et à leur bien-être et faisaient l’essentiel de leurs achats en ligne » ajoute-t-elle.

Comment se réinventer ?

L’après crise constitue un tournant. « Kazidomi a dû se réinventer. Nous voulions trouver une stabilité financière et éviter toute dépendance à des moyens externes » poursuit Emna Everard. Avec ses équipes, elle mène une réflexion sur la structure des coûts, l’efficience opérationnelle et le marketing. L’objectif n’est plus la croissance à tout prix, mais bien la pérennité et la santé financière de l’entreprise, grâce à une réorganisation intelligente.

Deux acquisitions vont ensuite permettre à Kazidomi de relancer sa croissance, en créant des synergies porteuses : « Smart Fooding » en août 2022 et « Bébé au Naturel » quelques mois plus tard. Une entité spécialisée dans les produits sains pour les bébés et leurs parents. « Avec Bébé au Naturel, nous avons doublé le volume de colis envoyés » complète Emna Everard. « Cela nous a permis d’obtenir un meilleur tarif auprès de nos transporteurs et de réduire les coûts ».

Une banque réactive et à l’écoute

En tant que banquier de la start-up bruxelloise, BNP Paribas Fortis lui a accordé trois crédits à son lancement, entre 2016 et 2019. Un soutien qui coulait de source, les engagements de Kazidomi en matière d’objectifs ESG (Environnemental, Sociétal et Gouvernance) cadrant parfaitement avec la stratégie de la banque. « Nous avons intégré le programme Innovation Hub de BNP Paribas Fortis et notre chargé de relation - qui connaissait très bien le milieu des start-ups - s'est montré immédiatement enthousiaste et très à l'écoute. Il a cru en notre projet, l'a suivi de près, nous a conseillé de participer à une série d'événements pour rencontrer d'autres acteurs dont le parcours et le profil est intéressant pour nous », explique l’Entrepreneure de l’année 2019.

Mais le soutien ne s’est pas arrêté là. « En décembre 2022, c’est grâce à BNP Paribas Fortis, entre autres, que nous avons pu acquérir « Bébé au Naturel ». Des start-ups comme Kazidomi ont besoin d’une grande réactivité de la part de leur banque. Quand il y a une entreprise à racheter, une opportunité, les choses doivent aller vite. Analyse du dossier, mise à disposition des fonds : BNP Paribas Fortis a toujours été réactif et enthousiaste et nous a soutenu dans 99% de nos demandes » s’enthousiasme la CEO.

Huit ans après son lancement, Kazidomi livre 4.000 produits partout en Europe. La start up belge réalise 90% de ses ventes via son site web et 10% via des revendeurs externes, comme Delhaize.

Kazidomi a également lancé sa propre marque «Kazidomi», qui propose 200 produits. «En travaillant en direct avec les producteurs, nous pouvons proposer les produits les plus qualitatifs possibles, au meilleur prix».

https://www.kazidomi.com/fr

Kazidomi est prêt à changer le monde. Découvrez d’autres histoires fascinantes de chefs d’entreprise.

Cosucra investit dans la décarbonation de ses processus de production. L’accent est mis sur les fibres & protéines végétales à base de chicorée et de pois, pour une alimentation saine et moins polluante.

L’entreprise hennuyère Cosucra existe depuis 1852. L’entreprise garde une taille relativement petite avec 365 employés, mais les activités ont changé au fil du temps. À partir des années 80, la transformation des betteraves sucrières a été remplacée par celle de chicorée et de pois jaunes. Le sucre a été remplacé par de l’inuline et de la protéine de pois.

« De nombreuses familles ont peu de temps pour préparer un repas frais chaque jour. Nos produits permettent à l’industrie de leur proposer des repas faciles, rapides et nutritifs » explique Eric Bosly, CEO de Cosucra. « Les nutritionnistes soulignent l’importance des fibres et des protéines végétales pour la santé, et un tel régime a aussi une influence positive sur notre empreinte écologique. »

Nouveaux investisseurs

Pour aller plus loin dans la décarbonation, l’entreprise a lancé en 2023 un plan d’investissement de sept ans d’un montant de 150 millions d’euros. « Nous nous sentons fort concernés par la crise climatique, et nous voulions donc accélérer cette transition » déclare Eric Bosly. « C’est pourquoi nous avons fait appel à trois investisseurs qui partagent nos valeurs et sont prêts à s’engager à long terme. »

Relation sur le long terme

Cosucra et BNP Paribas Fortis collaborent depuis longtemps. « BNP Paribas Fortis nous a soutenus dans notre expansion au Danemark et aux États-Unis. Il est très important d’avoir un seul et même interlocuteur pour la mise en place de la structure financière des filiales, l’ouverture de comptes à l’étranger, etc. Nous nous réunissons régulièrement, ce qui nous permet de compter sur l’expertise d’équipes spécialisées dans l’industrie alimentaire. Leur vision macro est un beau complément à celle des account managers locaux qui connaissent bien nos activités. »

Des conditions de marché identiques

Les efforts fournis par Cosucra permettront de réduire les émissions de CO2 de 55% d’ici trois ans. La décarbonation n’est qu’un de combats d’Eric Bosly. « Nous plaidons pour les mêmes conditions de marché que pour les protéines animales. Pourquoi, par exemple, une TVA de 20% est-elle appliquée au lait à base de pois alors que le lait de vache relève de la TVA à 6% ? Les produits d’origine végétale sont, en outre, plus chers, parce que vous ne pouvez pas réaliser d’économies d’échelle en raison des quantités plus faibles. Compte tenu de tous les « effets externes négatifs » des produits animaux, tant sur la santé que sur l’environnement, notre secteur mérite un soutien jusqu’à ce que nous atteignions une certaine ampleur. »

Changement de mentalité

Le chef d’entreprise déplore la façon dont le commerce de détail utilise la viande comme produit d’appel, en réduisant ses marges pour offrir un prix attractif aux consommateurs. « En période d’inflation, cette différence de prix est d’autant plus préjudiciable pour nous. Un changement de mentalité est donc vraiment nécessaire. Les nutritionnistes disent qu’une portion hebdomadaire de 200 à 250 grammes de viande suffit pour en tirer les bienfaits nutritionnels, sans les effets négatifs. Mais actuellement, la plupart des Belges consomment plutôt 200 grammes de viande par jour. »

Éric Bosly estime aussi que la concurrence des produits agricoles importés est un obstacle. « Le Pacte vert pour l'Europe vise à réduire de moitié les intrants, ce qui entraîne notamment l’interdiction de nombreux herbicides. Les agriculteurs devraient être accompagnés dans cette transition. Et une entreprise comme Cosucra, qui achète des chicorées et des pois dans un rayon de 200 kilomètres, ne joue pas à armes égales avec la forte concurrence chinoise. »

Cosucra est prêt à changer le monde. Découvrez d’autres histoires fascinantes de chefs d’entreprise.

Née il y a plus de 2 siècles, Brepols crée depuis 1976 des agendas permettant de mieux organiser son temps. Via un groupe de projet interne, ils misent sur les personnes, la planète et la prospérité.

« C’est depuis Turnhout et notre succursale à Paris que nous créons avec nos 110 collaborateurs des outils permettant à nos clients de mieux gérer leur temps, au bénéfice de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée », explique Philippe Pissens, directeur financier de Brepols. « La qualité, le savoir-faire et la créativité sont au cœur de nos produits. Les agendas, calendriers et carnets Brepols ne sont pas des produits jetables, mais durent des années sans aucun problème. En outre, nous fabriquons des articles professionnels de maroquinerie sous la marque Maverick, et nous avons lancé une toute nouvelle collection de notebooks haut de gamme sous la marque « de KEMPEN ». Nous distribuons aussi les célèbres carnets Moleskine. Nous proposons par ailleurs des services de reliure », précise-t-il. Les principaux marchés de Brepols sont le Benelux et la France.

Les finances sur de bons rails 

Depuis sa création en 1796, Brepols a vu passer de nombreuses tendances et évolutions. Ces dernières années ont été placées sous le signe de la croissance. C’est certainement aussi grâce au directeur financier, qui a rejoint l’entreprise en 2000. Avec un chiffre d’affaires de 17,4 millions d’euros en 2021, 19,6 millions en 2022 et 20,8 millions l’année dernière, l’entreprise est clairement sur la bonne voie financière. « Ces chiffres ne sont pas uniquement la conséquence de hausses de prix. Nous sommes une entreprise solide avec une solvabilité de 70%, ce qui signifie que nous ne nous finançons qu’avec 30% de fonds externes » précise-t-il.

Plus que planter des arbres

« Depuis 2009, nous utilisons exclusivement du papier labellisé FSC (Forest Stewardship Council). Pour chaque arbre qui meurt, un nouvel arbre est planté. Mais il est toujours possible de faire mieux. En 2022, nous avons mis en place un groupe de projet composé de personnes de tous les niveaux de l’entreprise. Nous l’avons baptisé P3 : nous nous concentrons sur les personnes, la planète et la prospérité. »

Le groupe de projet a analysé les forces et faiblesses de l’entreprise, avec l’organisation patronale Voka comme caisse de résonance. « Nous ne voulions surtout pas tomber dans le greenwashing » insiste Philippe Pissens. Concrètement, Brepols a dressé dix-huit points d’action qui lui ont permis de couvrir neuf des dix-sept objectifs de développement durable. Outre une charte, il s’agit par exemple d’un ‘code of conduct’ que les fournisseurs doivent signer et respecter. Parmi les autres initiatives, citons l’attention portée à la production locale, la limitation des déchets résiduels, la réduction de la consommation d’énergie et le développement d’une politique RH axée sur la diversité et l’inclusion. « L’objectif de ce groupe de projet est de susciter une adhésion en interne et en externe, et de communiquer clairement avec toutes nos parties prenantes. »

Un modèle d’organisation fluide

« Nous attachons une grande importance à l’honnêteté et à la transparence vis-à-vis de nos collaborateurs » poursuit Philippe Pissens. « Nous menons une concertation intensive avec eux, tant formellement qu’informellement. Nous optons délibérément pour un modèle d’organisation fluide et participatif, entre structure hiérarchique et autogestion. C’est essentiel, car un quart de nos collaborateurs prendront leur retraite au cours des trois prochaines années. Voilà pourquoi nous avons aussi acheté des cobots, ce qui rend le travail moins physiquement éprouvant pour eux. »

Communication claire

Philippe Pissens souligne l’importance d’une communication claire vers toutes les parties prenantes, y compris les partenaires financiers comme BNP Paribas Fortis. « Notre banque est devenue une figure clé dans notre gestion d’entreprise. Nous fournissons à notre chargé de relation des chiffres détaillés et l’informons de nos ambitions durables. Nos personnes de contact chez BNP Paribas Fortis nous fournissent non seulement des informations sur les produits financiers, mais aussi des conseils concrets, notamment sur la mesure de notre consommation d’énergie et les possibilités de subvention, par exemple pour installer des panneaux solaires. La communication se fait vraiment dans les deux sens ! Notre collaboration est devenue un véritable partenariat. Entreprendre en se souciant des aspects ESG (Environmental, Social, Governance) est au cœur de chacun de nos échanges », conclut Philippe Pissens.

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« La banque est devenue une figure clé dans notre gestion »
Philippe Pissens, directeur financier Brepols

Brepols est prêt à changer le monde. Découvrez d’autres histoires fascinantes de chefs d’entreprise.

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