Le graal des big data? Créer une expérience client sans précédent. Mais pourquoi une start-up sans passé réussit à être affective là où ses ainées croulant sous les data rêvent de proximité ? Quelle est l’alchimie gagnante ?

Stocker et traiter ses données numériques, ce n’est pas nouveau. Le datamining non plus. Mais avec les objets connectés et les usages mobiles, les données déferlent littéralement. SMS, chats, photos, vidéos, requêtes à un moteur de recherche, clics sur le net, demandes d’itinéraires sur google maps ou autres, paiements en ligne, contacts client par chatbots ou messagerie, renouvellement automatique des commandes à partir d’un frigo intelligent… des données, nous en produisons sans cesse sans même nous en rendre compte ! Même lorsque nous acceptons la géolocalisation ou que nous nous connectons à une borne wifi...
En 2020, le volume des données devrait être multiplié par 50. Une voiture connectée, par exemple fournit, en une heure de temps, des millions de données utiles à l’automobile, mais aussi aux assureurs aussi ou à l’e-commerce. Et les enjeux ne sont pas moins prometteurs qu’ajuster sa stratégie, personnaliser un service, prendre de meilleures décisions, détecter des tendances, établir des prédictions…
Il y a toujours eu des statisticiens pour interpréter les chiffres du passé afin d’améliorer le futur, mais aujourd’hui les ‘data scientists’ sont des geeks. Des cursus universitaires voient le jour et l’explosion des données adopte un rythme quasi insoutenable pour que nos connaissances puissent suivre. Seules des machines sont encore à même de gérer de tels flux de données. Les techniques d’apprentissages automatiques (‘machine learning’) permettent de faire mieux et plus rapidement. Un standard pour une utilisation correcte de l’intelligence artificielle serait en cours à l’initiative de noms comme Google, Facebook, Amazon, IBM et Microsoft. Pour Nicolas Méric, fondateur et PDG de la start-up DreamQuark, acteur de deep learning appliqué à la santé et l'assurance, de telles technologies dopent les capacités humaines mais elles ne sont pas vouées à pouvoir s’en passer.
Qui est concerné ?
Aucun secteur n’échappe vraiment au besoin de récolter ses données afin de les faire fructifier en transformant son environnement. Mais disons que certains se montrent plus pressés – ou opportunistes - que d’autres. Les télécoms, le transport, les fournisseurs de gaz, eau, électricité, émergent : la SNCF mais aussi le fabricant de produits de beauté Nuxe épient tous les canaux en ligne en quête de verbatim client pour mieux le connaître. L’ascensoriste ThyssenKrupp, qui veut chouchouter ses cabines et surtout leurs utilisateurs, récolte moult paramètres sur celles-ci afin de parfaire la maintenance et d’anticiper les pannes désagréables.
Les responsables des Big Data en entreprise sont face à trois défis principaux, rassemblés sous la règle dite des ‘3V’: pouvoir gérer de gros Volumes, tenir compte de l’infinie Variété des informations, et parvenir à gérer la Vitesse à laquelle elles sont générées. Les banques n‘y échappent pas. Ces entreprises qui ont d’ailleurs beaucoup à y gagner puisqu’elles disposent de tonnes d’informations transactionnelles sur leur clientèle et créent des processus en tout genre, sont mises au défi : celui de se servir d’un tel trésor pour tester elles aussi de nouveaux services à valeur ajoutée dans un délai le plus court possible.
Momentum
Jean-François Vanderschrick est Head of Marketing Analytics & Research chez BNP Paribas Fortis : « Ce qui me fascine, c’est moins la multitude des données disponibles et des objets connectés que tout ce que la technologie permet désormais d’en tirer. Pas un jour ne se passe sans que je ne sois surpris par quelque chose de neuf. JP Morgan détecte des tendances en achetant les photos de l’occupation des parkings des supermarchés. La Chine développe la reconnaissance faciale pour adapter le lay-out de ses interfaces à l’expression de ses clients. Vous pouvez suivre à la trace votre paire de chaussettes made in USA de son expédition jusqu’au moment où elle franchit le seuil de votre domicile… Tout cela fait partie de notre quotidien au moment même où une banque manifeste ses intentions de s’adapter à la phase de vie que traverse son client – celui qu’elle suit depuis qu’il est actif – pour lui offrir juste ce qui lui est utile. »
Chez BNP Paribas Fortis, le management data franchit récemment un nouveau pas avec la nomination d’un Chief Data Officer membre du Comité Exécutif, Jo Couture. Ce qui signifie aussi des renforts humains, de nouveaux outils analytiques et de nouvelles capacités.
Jean-François Vanderschrick : « Les data analytics doivent nous permettre d’améliorer l’expérience client, ainsi que de garder les coûts sous contrôle et in fine, cela conduit généralement à une plus grande efficacité. »
Selon lui, la courbe d’adoption entame à peine sa phase exponentielle.
Le timing est aussi important que le service lui-même
Les données servent une multitude de domaines : excellence opérationnelle, marketing, détection des fraudes, risque crédit… Les entreprises comprennent désormais qu’elles doivent transformer leurs données en connaissances et en services et bon nombre d’entre elles ont tout pour y parvenir. Toutefois, il convient de ne pas se laisser noyer par la masse d’informations. Le plus compliqué - et source de frustration - est sans doute de pouvoir accéder aux données et de parvenir à les qualifier. Les aspects de compliance ont naturellement tendance à freiner les développements. Réduire le data to market reste cependant un défi majeur car souvent, le timing de la mise sur le marché s’avère bien trop long. Il s’agit aussi d’offrir un service en temps réel, comme c’est le cas chez Monoprix qui analyse le processus de traitement de 200 000 commandes quotidiennes de ses 800 magasins pour intervenir directement sur sa chaîne d’approvisionnement, un processus critique pour l’enseigne française.
« C’est une délicate alchimie à produire entre les tests (la maquette du service est souvent très chouette, mais encore faut-il réussir la généralisation), la mesure du risque et la ‘prioritarisation’ des objectifs », soutient Jean-François Vanderschrick.
Eduquer l’algorithme
Pour peu que l’on dispose des données et de la technologie, et qu’il y ait des enjeux financiers liés, l’imagination reste notre seule limite pour libérer la valeur des données. A côté de projets conséquents et complexes, des quick wins relativement simples sont ici aussi tout à fait possibles et souhaitables, notamment pour permettre aux directions opérationnelles de l’entreprise d’effectuer des analyses élémentaires à partir de grands volumes de données.
« Aujourd’hui, une variété d’informations qui semblent peut-être anodines peuvent nous éclairer et servir de déclencheur d’actions : un client qui commence à travailler avec la concurrence, qui place des lignes de crédit ailleurs, ou emprunte un montant particulièrement important, traite avec un autre pays… autant d’informations qui commercialement parlant, méritent toute notre attention et qui sont jugées utiles dans 70 % des cas » ajoute le responsable de BNP Paribas Fortis. Analyser le modèle transactionnel d’un client permettrait de prendre de meilleures décisions de crédit. Il est possible d’améliorer de manière conséquente la pertinence des décisions, comparé à ce que nous pourrions faire sans modèle, prétend Jean-François Vanderschrick qui ajoute encore : « Grâce au machine learning, nous éduquons l’algorithme à fournir des réponses de plus en plus pertinentes.»
Si 'Big is better', est-ce accessible aux petites ?
Grâce au Cloud (espace en ligne), les PME disposent désormais des capacités de stockage - auxquelles s’associe la puissance de calcul nécessaire pour exploiter les données. C’est un des enjeux majeurs des Big Data. Le second est de savoir comment les traiter. Des logiciels de gestion d’entreprise usant de la technologie cloud, style CRM, outil de suivi des commandes ou des coûts de production, traçabilité des fournisseurs, rendent les big data accessibles aux petites et moyennes entreprises. Seule condition : rassembler toutes ses données au même endroit. La différence entre les corporates et les PME se jouera sur le long terme. Mais les PME pour qui un super statisticien serait impayable, peuvent toujours acquérir des études ciblées et enrichir leurs données par des bases externes…
(Sources : BNP Paribas Fortis, Les Echos, Transparency Market Research, IDC, Ernst & Young, CXP, Data Business)
09.11.2023
ESG, c'est la loi : ce qu'il faut savoir
16 experts internationaux ont partagé leurs idées lors du Sustainable Future Forum. Virginie Frémat, Senior Partner chez CMS Law Tax, spécialiste ESG et responsabilité sociétale en parlait à Bruxelles.
Les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont en peu de temps passés d’une préoccupation de niche à une priorité stratégique au niveau du conseil d’administration dans tous les secteurs et tous les pays.
Implémenter une stratégie ESG et établir les rapports correspondants, ce n'est plus quelque chose que les sociétés font pour être socialement responsables – elles ont l’obligation légale d’adopter ces critères.
Des institutions financières aux sociétés du secteur de l’énergie en passant par les start-ups technologiques, les petites et moyennes entreprises (PME) et les sociétés cotées en bourse : toutes les entreprises doivent se concentrer de toute urgence sur les critères ESG.
Si l’impact du règlement ESG est incontestable, l’environnement commercial et des investissements, actuel et futur, ouvre de nouvelles perspectives. Le règlement ESG actuel et futur a pour but d'intégrer les personnes et la planète dans la stratégie à long terme des entreprises. Cette évolution permet aux entreprises de mieux agir pour les personnes et la planète, tout en créant plus de valeur pour les investisseurs.
Un terrain de jeu changeant
Non seulement les gouvernements sont de plus en plus exigeants sur les questions ESG, mais les actionnaires et la société civile font également entendre leur voix. Pensez à la fondation Urgenda, qui a mené l’État néerlandais devant le tribunal, exigeant que le gouvernement en fasse davantage pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et qui a obtenu gain de cause. La question de savoir si l’affaire climatique belge peut forcer le gouvernement à prendre des mesures pour lutter contre le changement climatique est actuellement soumise à la cour d’appel.
Trois éléments sont à l'origine de cette volonté d'avoir des initiatives ESG plus concrètes, mesurables et exécutoires au sein des entreprises :
- L'activisme des parties prenantes
- Les directives européennes
- La législation nationale
Plan d’action sur le financement de la croissance durable
En mars 2018, la Commission européenne a lancé le Plan d’action sur le financement de la croissance durable, qui vise à :
- Diriger les flux de capitaux vers des investissements durables pour une croissance inclusive
- Gérer les risques financiers liés au changement climatique et aux questions sociales
- Promouvoir la transparence et la vision à long terme dans la finance
Les principales caractéristiques incluent un système de classification unique de l’UE (taxonomie), la responsabilisation des investisseurs, des benchmarks bas carbone et des orientations du durabilité améliorées, tout ceci dans le but de promouvoir un avenir financier plus durable.
Directive sur la publication d’informations non financières
Pour soutenir la transition vers une économie durable, le Parlement européen a adopté la directive sur la publication d'informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD) fin 2022. Il s’agit d’une prolongation de la directive sur la publication d’informations non financières (NFRD), tant au niveau du nombre d'entreprises qui doivent se conformer aux normes que du nombre de sujets sur lesquels elles doivent rendre compte.
La NFRD est entrée en vigueur le 5 janvier 2023 et s’appliquera à terme à environ 50.000 entreprises. De la même manière que les entreprises sont désormais tenues d’effectuer des rapports financiers, elles devront également rendre compte de leur durabilité. Les plus grandes entreprises seront les premières à être soumises à ces obligations de reporting, les plus petites suivront. Le système juridique belge a transposé ces exigences par le biais de la loi du 3 septembre 2017, qui fait désormais partie du Code belge des sociétés et des associations.
Règlement Taxonomie
Le règlement Taxonomie de l’UE introduit un système de classification des activités économiques durables sur le plan environnemental. L’article 8 de ce règlement impose certaines obligations de publication aux entreprises soumises à la NFRD. Ainsi, elles doivent notamment rendre compte de leur degré d'engagement dans des activités durables sur le plan environnemental et de certains indicateurs clés de performance.
Directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises
Les sociétés soumises à la CSRD doivent intégrer des informations non financières dans leurs rapports de gestion annuels, couvrant les questions environnementales, sociales, des droits de l’homme, de lutte contre la corruption et de diversité. La CSRD exige également une brève description du modèle commercial de l’entreprise, des politiques, de la performance, des principaux risques et des indicateurs de performance de nature non financière.
Les rapports de durabilité seront conformes aux normes contraignantes de l’UE, la première série de rapports devant être publiée pour le 30 juin 2023 et la seconde série contenant des informations supplémentaires et propres au secteur d’activité pour le 30 juin 2024. Le reporting doit prendre en compte le principe de double matérialité, couvrant à la fois l’impact de la durabilité sur les entreprises et l'impact de ces dernières sur la durabilité.
La CSRD met l’accent sur la chaîne de valeur, la stratégie, les intérêts des parties prenantes, la mise en œuvre des politiques de durabilité et les progrès enregistrés dans la réalisation des objectifs de développement durable.
Elle exige de publier des informations sur ses procédures de diligence raisonnable, sur les incidences négatives tout au long de la chaîne de valeur, sur les mesures prises pour atténuer ces incidences, sur les risques importants en matière de durabilité et sur les indicateurs pertinents.
La CSRD a introduit des exigences complètes en matière de reporting sur la durabilité pour les grandes entreprises d’intérêt public, afin que celles-ci fournissent des informations détaillées et transparentes sur leurs pratiques de durabilité et sur leurs incidences en matière durabilité.
Directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité
Cette directive s’applique aux grandes entreprises européennes et non européennes. Elle leur impose d’exercer un devoir de vigilance et de donner suite à toutes les conclusions. Des sanctions leurs sont infligées en cas de non-respect. Le nouveau régime de responsabilité civile permet aux personnes lésées par la non-conformité d'une entreprise d'introduire directement une réclamation.
Pour les entreprises constituées en conformité avec la législation d'un État membre de l'UE, la CSDD s’applique aux entreprises ayant employé plus de 500 salariés en moyenne et ayant réalisé un chiffre d’affaires mondial de plus de 150 millions d'euros au cours du dernier exercice. Elle s’applique également aux entreprises qui ont employé en moyenne plus de 250 salariés et ayant un chiffre d’affaires mondial de plus de 40 millions d'euros au cours du dernier exercice, si au moins 50% de ce chiffre d’affaires a été réalisé dans des secteurs considérés à haut risque. Les secteurs à haut risque incluent ceux impliqués dans la fabrication de textiles et d'articles en cuir, l’agriculture, les denrées alimentaires, les minéraux et le commerce y associé.
En outre, la CSDD introduit des mesures applicables aux PME impliquées dans les chaînes de valeur des entreprises concernées, en reconnaissant l'incidence indirecte sur celles-ci.
J’ai une PME, que dois-je faire ?
Les PME non cotées ne sont pas soumises à la CSDD. Elles ne doivent donc pas directement se conformer à ses dispositions. En revanche, les PME cotées en bourse ayant des titres sur un marché réglementé de l’UE (à l’exclusion des microentreprises) relèvent du champ d’application de la CSDD. Elles ont la possibilité de ne pas participer jusqu’en 2028. En outre, un ensemble spécifique de normes de publication européennes en matière de durabilité adaptées aux PME est en cours d’élaboration, et les PME non cotées peuvent les adopter sur une base volontaire.
Il est important de noter que même si les PME ne sont pas directement soumises à la CSDD, elles peuvent toujours subir les effets des dispositions de celle-ci par le biais de leur implication dans les chaînes de valeur des grandes entreprises. Tant les États membres de l’UE que les entreprises relevant de la CSDD sont tenus de soutenir les PME dans ces chaînes de valeur.
Je suis administrateur, qu’est-ce que cela signifie pour moi ?
La CSDD a des implications plus larges pour les administrateurs des entreprises relevant de son champ d’application. Les administrateurs ont l'obligation fiduciaire de promouvoir le succès de leurs entreprises, mais ils sont également exposés à des risques tels que la responsabilité civile et pénale, et des sanctions, notamment pour les sociétés cotées en bourse. En outre, mettre l’accent sur les questions ESG et de durabilité peut entraîner des atteintes à la réputation. La CSDD accroît également les contraintes réglementaires imposées aux entreprises, tant en termes de temps que de coût. Par ailleurs, elle peut avoir un impact négatif sur les cours des actions et le coût des primes d’assurance des administrateurs et dirigeants. Les articles 25 et 26 de la CSDD, qui concernent les devoirs des administrateurs des entreprises de l’UE, font toujours l'objet de discussions et doivent encore être affinés.
06.09.2023
Nouvelle mobilité : l’atout technologie
La technologie est-elle un atout pour aller vers une mobilité plus durable des entreprises ? Voici ce qu’en pense Philippe Kahn, Mobility Solutions Expert.

Aujourd’hui plus que jamais, les entreprises doivent repenser leur mobilité pour qu’elle s’inscrive dans l’indispensable transition durable de nos sociétés. Depuis le 1er juillet 2023, la réglementation prévoyant à l’horizon 2026 la fin de la déductibilité fiscale pour les véhicules d’entreprise thermiques produit ses premiers effets. Dans le même temps, le budget fédéral de mobilité et ses récentes évolutions rendent cette (r)évolution bien plus concrète et praticable. Et une chose est sûre : les outils technologiques, en particulier les applications, ont un rôle clé à jouer. Mobility Solutions Expert chez Arval BNP Paribas Group, Philippe Kahn nous explique pourquoi.
1er juillet 2023 : une date clé
« Pendant les quelques semaines qui ont suivi le moment charnière du 1er juillet 2023, nous avons déjà constaté un changement dans les besoins exprimés par nos entreprises clientes », explique Philippe Kahn. « Certaines d’entre elles avaient déjà fait des pas concrets vers la transition durable. Mais aujourd’hui, elles sont d’autant plus nombreuses à devoir aussi répondre aux questions et préoccupations concrètes de leurs employés. Comment vais-je pouvoir utiliser une voiture électrique alors que j’habite en ville et que je n’ai pas de bornes de recharge à disposition ? Ai-je envie de chercher tous les deux jours un endroit fiable pour effectuer cette recharge ? Et suis-je prêt·e à repenser fondamentalement ma mobilité ? Donner une réponse satisfaisante à ces interrogations est forcément une priorité pour les employeurs. Au-delà de la gestion de A à Z d’un véhicule électrique de société, donc y compris la question de sa recharge, de plus en plus d’entreprises commencent à repenser leur politique de mobilité globale, en analysant toutes les alternatives existantes, notamment celles multimodales. Et c’est une excellente nouvelle, car c’est un passage obligé pour l’avenir. Je pense donc que la demande pour de telles solutions va devenir de plus en plus importante. Pour y répondre de manière fluide, la technologie et notamment les applications sont un atout de poids. »
Anticiper pour mieux servir
Si la question est en train d’émerger au sein des entreprises, elle est depuis des années une priorité pour Arval, BNP Paribas Fortis et Philippe Kahn. « Cela fait plus de cinq ans que nous anticipons les changements en cours, avec pour objectif d’avoir une vision de la mobilité et une expertise bien plus larges que le seul leasing. Aujourd’hui, nous disposons d’ailleurs d’un département complet qui s’en occupe exclusivement. Grâce à cette expertise, nous répondons et même devançons les besoins des entreprises qui n’ont pas l’expérience de ces questions, et qui se sentent parfois un peu perdues par rapport à cette révolution de la mobilité. »
Une expérience simplifiée et plus fluide grâce à la technologie
Mais pourquoi et comment la technologie joue-t-elle un rôle important dans cette transition vers une mobilité plus durable des entreprises ? « Pour rendre l’expérience de cette nouvelle mobilité plus simple et fluide pour ses utilisateurs. Et c’est dans ce sens que vont les derniers développements du marché », répond Philippe Kahn. « C’est d’ailleurs aussi à ça que servent les nouvelles applications dédiées à la mobilité que nous proposons désormais à nos entreprises clientes. Pour les employeurs, elles facilitent la gestion du budget mobilité mis en place par les autorités fédérales. Ce budget, ses trois piliers et ses récentes évolutions sont un facteur crucial pour repenser la mobilité. Mais il s’accompagne aussi d’une certaine complexité réglementaire. C’est pour faciliter cette gestion que nous avons initié il y a cinq ans déjà le développement de toute une série d’outils technologiques. Par exemple pour permettre à nos clients de gérer très facilement le choix combiné d’une voiture électrique et d’un vélo dans le cadre de ce budget mobilité. Dans cette logique d’innovation ciblant l’expérience utilisateur, nos applications intègrent très concrètement toutes les facettes de la nouvelle mobilité professionnelle, accessibles depuis un smartphone. Utilisation de transports publics, mobilité de partage, taxi, et même le parking alors qu’il n’est pas repris dans le budget mobilité : tout s’y retrouve en un seul endroit. Cela facilite aussi la gestion des transactions : les achats mobilité d’un faible montant, comme celui d’un ticket de bus, sont automatiquement pris en compte et validés. Il n’y a dès lors plus de vérification manuelle nécessaire. Dans la même logique, il ne faut plus avancer ni rembourser quoi que ce soit… ni donc conserver et gérer des preuves d’achat. En résumé, les app simplifient le budget mobilité, en proposant de manière conviviale tous ses composants importants : voiture, vélo, scooter, multimodalité, transports publics, mobilité partagée… »
La technologie, un accélérateur de stratégie
L’exemple du trajet d’innovation tracé par Arval Belgique illustre parfaitement pourquoi la technologie est un accélérateur important pour implémenter de nouvelles stratégies de mobilité. Et bien évidemment, ce qui existe aujourd’hui est appelé à évoluer très rapidement, pour aller vers une expérience utilisateur toujours plus riche. Philippe Kahn : «Beaucoup d’outils innovants existent déjà. Mais l’un des défis, lié à la complexité belge, est d’arriver à fédérer tous les acteurs concernés sous le même étendard, pour que le résultat de ce travail collaboratif se retrouve dans une seule et même app « magique ». Ce qui existe aujourd’hui en Belgique a souvent une portée locale. C’est une limitation qui n’existe par exemple pas aux Pays-Bas grâce à la carte OV. La réalité urbanistique de notre pays est aussi un challenge. Car en dehors des grands centres urbains, la mise en place de Hubs de mobilité où toutes les moyens de déplacement sont accessibles est moins aisée. »
Une chose est sûre : la transition vers la nouvelle mobilité des entreprises est sur les rails. Et la nouvelle app d’Arval Belgique est un outil précieux pour nos entreprises. « Cette innovation technologique permet dès maintenant d’atténuer la complexité réglementaire pour les employeurs et de fluidifier très concrètement pour les employés et employées leur expérience de la multimodalité », conclut Philippe Kahn.
Arval Belgium SA, Ikaroslaan 99, 1930 Zaventem – RPM Bruxelles – TVA BE 0436.781.102, intermédiaire en assurances à titre accessoire, inscrit auprès de la FSMA sous le numéro 047238 A. Sous réserve d’acceptation de votre demande.
Arval Belgium S.A. est une filiale de BNP Paribas Fortis
22.06.2023
Transport maritime : zoom sur l’impact de la décarbonation et de la transition énergétique
Fin mai, BNP Paribas Fortis et l’Université d’Anvers ont réuni une flopée d’experts pour échanger sur les nombreux défis liés à la décarbonation du secteur du transport maritime. Que faut-il en retenir ?
Née il y a 12 ans, la Chaire BNP Paribas Fortis Transport, Logistique et Ports – liée à l’Université d’Anvers – mène des recherches approfondies pour trouver des moyens concrets et innovants de créer un écosystème maritime de plus en plus résilient. Et durable !
Forte du succès rencontré par ses deux premiers événements d’envergure, en 2017 et 2019, la chaire a décidé de remettre le couvert cette année. C’est ainsi que, le 25 mai 2023, une série de spécialistes et d’acteurs du secteur portuaire et du transport maritime se sont réunis dans les locaux de BNP Paribas Fortis, à Anvers, pour débattre de l’impact de la décarbonation dans l’écosystème maritime.
Voici leurs principales conclusions…
1 – Il faut passer à la vitesse supérieure
Le transport maritime est actuellement la forme de transport commercial la plus économe en carbone, sur la base du CO₂ émis par tonne et par kilomètre. Mais il peut faire mieux.
Jusqu’ici, les acteurs du secteur ont privilégié les gains rapides. En modifiant les hélices des navires et en adaptant leur vitesse, par exemple. Mais le 25 mai, les experts se sont accordés sur le fait qu’il est temps à présent d’expérimenter de nouveaux carburants et de nouvelles technologies, et d’évoluer vers des carburants à émissions (quasi) nulles. Le rythme du changement s’accélère, mais il n'y a pas encore de solution miracle. Les coûts (et les risques) sont énormes.
2 – Une réglementation internationale, SVP (et une seule) !
Le cadre réglementaire est complexe et en constante évolution.
D’ici 2030, l’Organisation maritime internationale (OMI), qui dépend de l’ONU, s’engage à réduire la production de carbone de tous les navires de 40% par rapport à 2008. Et de 70% d’ici 2050.
L’Union européenne, elle, s’engage à réduire les émissions de gaz à effet de serre du transport maritime d’au moins 55% d’ici 2030, par rapport à 1990. D’ici 2024, un système d’échange de quotas d’émission (SCEQE) s’appliquera à tous les navires de plus de 5.000 tonnes brutes à destination ou en provenance des ports de l’UE.
Bref : les choses bougent, et dans la bonne direction. Le hic, selon les acteurs du secteur, c’est que de nombreux programmes régionaux et suprarégionaux subsistent en parallèle. Et que cela entraîne une surcharge administrative et financière.
Le 25 mai, toutes les parties prenantes se sont accordées sur deux points : premièrement, une politique internationale unique est indispensable, puisqu’il s’agit d’un secteur mondial ; deuxièmement, les acteurs qui ne respectent pas les règles doivent être sanctionnés.
3 – La transition vers la neutralité carbone sera coûteuse
L’investissement nécessaire à la construction de nouveaux navires plus écologiques est estimé à 5.000 milliards de dollars d’ici 2050. Le coût de la modernisation de la flotte existante n’est pas encore connu, quant à lui, mais il ne sera pas nul… Par ailleurs, l’investissement nécessaire pour renouveler les infrastructures portuaires s’annonce colossal.
4 – Carburant et/ou technologie de prédilection : l’incertitude règne
Quel sera le carburant ou la technologie du futur ? Les opinions divergent.
De nombreux types de carburant à faibles émissions devraient coexister pendant un certain temps. L’électricité ne sera utilisée que sur les navires côtiers, les ferries et certains remorqueurs. Les grands navires utiliseront du gaz naturel liquéfié (GNL) ou du gaz de pétrole liquéfié (GPL), du méthanol, de l’ammoniac et peut-être même des biocarburants.
Le transport sur de longues distances dépendra dans un premier temps du carburant lourd, éventuellement avec capture et stockage du carbone. L’hydrogène a du potentiel, mais sa densité, son stockage et sa manipulation posent question. L’éolien, le solaire et le nucléaire ne sont pas en reste.
Mais le véritable problème, actuellement, est que si le nombre de navires pouvant fonctionner avec des carburants plus propres augmente effectivement, ces carburants ne sont pas encore suffisamment disponibles à l’échelle internationale. Autrement dit, l’offre est nettement inférieure à la demande.
5 – Les banques jouent un rôle clé
Les banques jouent un rôle clé dans le financement de la transition énergétique. En 2019, onze institutions financières – majoritairement européennes, dont le Groupe BNP Paribas – ont instauré les principes de Poséidon, qui soutiennent la transition vers un shipping à faible émission de carbone. Grâce à ce cadre mondial, l’intensité carbone des prêts bancaires du secteur maritime peut être mesurée, et connue de tous et toutes. Aujourd’hui, on dénombre 24 signataires, dont des institutions financières japonaises. Et c’est une bonne nouvelle.
Envie d’en savoir plus ?
Les présentations, vidéos et photos de l’événement du 25 mai 2023 sont disponibles sur cette page.
02.05.2023
Où en sommes-nous sur la voie de la mobilité durable ?
Il ressort d’une enquête sur la mobilité réalisée à la demande de BNP Paribas Fortis que cette question restera un défi important pour les années à venir. La banque est bien déterminée à assumer son rôle.

Une étude sur la mobilité réalisée en novembre 2022 auprès de 2.000 personnes représentatives de la population belge révèle que le passage à la conduite électrique a du mal à se faire. Près de 80% des personnes interrogées roulent encore au diesel ou à l’essence et plus d’un tiers d’entre elles n’ont pas l’intention d’échanger à court terme leur voiture contre un modèle plus écologique. Pourtant, près de 50% des répondants souhaitent rouler en électrique d’ici 2029. Mais plusieurs obstacles devront être surmontés pour atteindre ce niveau. Selon deux tiers des personnes interrogées, la banque doit elle aussi jouer un rôle proactif dans la transition vers une mobilité durable.
- À l’heure actuelle, seuls 10% des véhicules en circulation sont électriques, hybrides ou à hydrogène. Leurs utilisateurs en sont toutefois très satisfaits. Les bornes de recharge publiques constituent un point noir. La plupart des utilisateurs disposent de leur propre borne de recharge. Le climat reste l’argument le plus important en faveur de la transition.
- Changer ses habitudes de mobilité n’est pas si simple. Le passage à l’électrique est lent et il faut davantage d’incitants, comme des mesures fiscales, mais surtout une obligation des pouvoirs publics. Les prix doivent également baisser, et une solution doit être trouvée aux inconvénients d'ordre pratique tels que les temps de recharge et l’autonomie.
- Par conséquent, l’enthousiasme à l’égard des nouvelles initiatives en matière de mobilité est plutôt modéré. Mais une application qui combinerait les solutions de mobilité rencontrerait probablement beaucoup de succès, surtout dans les grandes villes.
- La mobilité et le travail sont étroitement liés. Un travailleur sur trois y consacre au moins une heure par jour. Le télétravail n’est une solution que pour 50% des personnes interrogées, l’autre moitié n’ayant pas la possibilité de travailler même ponctuellement à la maison.
- Le recours aux voitures, bornes de recharge et vélos partagés n’est pas encore ancré dans les habitudes. Il faudra donc encore sensibiliser davantage à la nouvelle mobilité.
Partenaire de mobilité
BNP Paribas Fortis veut absolument continuer à contribuer à une mobilité plus durable et être un partenaire de mobilité tant pour ses clientes et clients professionnels que particuliers. Pour ce faire, nous mettons à votre disposition les bonnes informations sur tous les avantages de la transition écologique. Mais nous vous apportons aussi toute l’aide dont vous avez besoin par le biais de financements, d’assurances et de solutions de leasing. Enfin, grâce à des services innovants, nous voulons offrir une réponse globale aux besoins de mobilité de demain.